D’après Ptolémée, ce symbole représente dans l’astrologie, le septième jour des douze constellations, la route du soleil 3000 ans avant J.C.
Les espaces du jour et de la nuit sont égaux pour toute la terre. Or dans la Genèse, les temps anciens depuis la création jusqu’à Abraham, au chap. Ier verset 5, la lumière d’avec les ténèbres: Dieu appela la lumière „jour“, et il appela les ténèbres „nuit“. Ainsi, il y eut un soir et il y eut un matin. Ce fut le premier jour.
Poussin procèdera de la même manière, d’après le traité de la géométrie de Gaspard Chott(21). Il dédoublera son paysage, à l’aide de l’anamorphose par miroir plat afin de rendre véritable le sujet du soleil levant. Or Le Brun a très bien pu procéder de la même façon si on prend en considération l’historiographe de ce dernier „Claude Nivelon“. Plus tard, Le Brun composera la thèse de la religion sur le sujet de „l’anéantissement de l’hérésie dans le royaume“. L‘expression est bien de Nivelon!(voir 16).
L’abbé Louis Fouquet n’avait-il pas fait ses études à Alet-les-Bains sous l’évêque Nicolas Pavillon!(22) Ce dernier était à la tête de ce vaste diocèse de 1637 à 1677. Il a été le grand défenseur du jansénisme. On lui doit une bible en français controversée. Des travaux de navigation, au même moment où Riquet entreprend le canal des deux mers sont considérés comme la huitième merveille du monde. Une route dans la plaine, entre Limoux et Quillan, pouvait laisser croire à une découverte archéologique... C’est problablement de là que Poussin peindra „les bergers d’Arcadie“! Tout ceci, dans l’hypothèse d’un secret bien conservé par les descendants de Dagobert II...
II - Le Paysage
Comme nous le savons déjà, notre tableau représente une vue d’ensemble de Rome, identifiée par l’analyse florale et les divers éléments y figurant, pour probablement commémorer la fin des Grands Travaux du Vatican.
Cette oeuvre représente aussi, grâce à l’art de la perspective et de l’optique du peintre, un paysage „dont le lointain est si bien représenté qu’il y a fait paraitre plus de lieues de chemin, qu‘on ne pourrait en parcourir en un jour“. Serait-ce l’oeuvre disparue au catalogue du Louvre? (Exposition au Grand-Palais, Paris, 1960)
Tout fait est-il que ce paysage, dans une lettre de l’abbbé Louis Fouquet au cloître d’Alet-les-Bains à son frère Nicolas Fouquet le 17 avril 1656, serait lié à un mystérieux secret „si fort à rechercher que quoy que ce soit sur la terre maintenant ne peut avoir une meilleure fortune, ni peut-estre esgalle“. De même Nicolas Poussin détiendrait un secret „que les roys auroient grand-peine à tirer de luy, et qu’après luy peut-estre personne au monde ne recouvrera jamais dans les siècles advenir...
Nicolas Poussin, plusieurs années après son mystérieux retour à Rome, eut en effet l’idée géniale de juxtaposer le paysage audois à celui de Rome, afin d’immortaliser symboliquement trois événements majeurs: la fête de la Girandole à Rome, le Traité des Pyrénées et le raccord du Roussillon au Languedoc!
III - La signature
Enfin, comme déjà énoncé dans l’introduction, lors d’une restauration de notre tableau en 1975, on aperçut au travers d’une signature restaurée, dans le rocher du premier plan, quelques restes des lettres N et P. Grâce à la complaisance du Vatican, le laboratoire a efffectué entre le 22 et le 25 février 1978 une série de radiographies qui a permis d’authentifier ce restant de signature.
Par la suite, on découvrira deux éléments nouveaux. Le premier, au centre du tableau est le monogramme G.D. qui nous fait penser à une des principales figures de la géométrie(23). C’est certainement aussi la signature du beau-frère Gaspard Dughet. La chronique romaine nous assure qu’en 1659 Dughet participera largement aux travaux de Poussin. Il existe d‘ailleurs des dessins de ce dernier et du Lorrain que l’on peut assimiler à ce grand projet! Le deuxième, en bas à droite d’un bosquet est une marque ronde. Par les dimensions et la trace du dessin, cette marque ressemble au sceau de la confiance que Poussin avait fait graver sur sa bague en 1640. N’avait-il pas d’ailleurs adopté un sceau représentant un homme tenant dans ses mains une arche avec la devise „Tenet Confidentiam“ (je détiens le secret)! Nous savons que Poussin possédait plusieurs marques de ce sceau de différentes dimensions, se trouvant dans la correspondance de Poussin adressée à M. de Chantelou.
En 1656, Jean-Pierre Rivaltz s’en retourna à Toulouse après neuf années en Italie. Il avait fait ses débuts de 1641 à 1647, au cloître des Augustins, dans la loge d’Embroise Frédeau. Recommandé par ce dernier, ami de Poussin, il entra dans l‘atelier du maître. Une tradition voudrait qu’il ait peint parfois le fond de l’architecture des paysages de Poussin(24).
La question serait alors: Dughet et Le Lorrain ont-ils accompagné Rivaltz à Toulouse